Henri N. caudron "Je me présente, je m'appelle Henri" - fini

On peut dire qu’Henri a un sale caractère, enfin, selon sa grand-mère. Quand quelque chose ne lui plait pas, il le fait vite savoir. De plus, à cinq ans, il était déjà matérialiste, ne supportant pas que l’on touche à ses affaires sans sa permission. Il piquait alors des crises de colères. C’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui mais moins fort qu’autrefois. Il ne supporte pas non plus que l’on lui donne des ordres sans lui demander aussi son avis. Il est plus du genre à proposer une idée et demander l’avis des autres. Imposer ses choix n’est pas truc. C’est pour lui un manque de respect vis-à-vis de l’autre personne en plus de le priver de liberté. Il hait l’injustice et ça le met vite en colère. D’ailleurs, il faut bien avouer qu’il est un tantinet colérique et susceptible. Il est aussi direct dans sa façon de parler. Sa grand-mère mais également ses parents le lui reprochent. Par contre, ce que sa grand-mère lui reproche encore plus, c’est d’être honnête, trop honnête. Jouer les faux-culs et les hypocrites, ce n’est pas pour lui ! Et la liste de ses défauts n’est pas prête de s’arrêter : têtu, borné, chiant, rancunier, jaloux.
Cependant, il n’est pas prétentieux ni arrogant, du moins, il ne se trouve pas comme ça. Il respecte les gens tant que ceux-ci le méritent. Pour lui, le respect, ça va dans les deux sens et non à sens unique. Mais il a également des qualités. Hormis le respect, il est d’une loyauté sans faille envers ses proches et sa famille  et même si certains lui tapent sur les nerfs, il ne les laissera pas dans la merde. Il est protecteur, observateur et d’une nature solitaire. Il est très courageux mais aimant travailler seul dans son coin. Par contre, il aime bien aider les autres, proposer son aide spontanément. Il est déterminé, abandonnant rarement ce qu’il a entrepris de faire. Il fait généralement une pause avant de revenir sur ce qui lui pose problème. Il est créatif, toujours plein d’idées, bonnes comme mauvaises. Ça lui arrive assez fréquemment de faire des blagues. Cependant, cela reste un garçon attentionné envers ses proches, romantique (mais ne le montre pas trop). Quand il veut quelque chose, il fait tout pour l’avoir mais d’une manière à ce que l’autre partie ait aussi un avantage. Il aime se qualifier de magouilleur.

Physiquement, Henri est un jeune homme assez beau mais il ne va pas s’en plaindre. Il est de taille moyenne, la peau blanche car en été, il passe plus de temps à l’intérieur qu’à l’extérieur, contrairement à quand il était petit. Il a de courts cheveux bruns, tout comme son père. D’ailleurs, il est tout le portrait de son père. Niveau des yeux, il a hérité de la couleur bleu-vert de son grand-père maternel. S’il devait dire un atout physique, c’est son sourire. Qu’il soit spontané ou volontaire, son sourire attire l’attention de toutes les demoiselles. Du coup, il l’utilise parfois pour amadouer des profs pour se les mettre dans la poche. Parfois, ça marche, parfois, ça ne marche pas.
Suite à un accident quand il était petit (il était tombé d’un arbre), il a depuis une cicatrice sur la jambe. Il a une tâche de naissance à l’épaule droite. Il n’est pas très musclé mais il a une certaine force.
Côté vêtement, il n’est pas compliqué. Du moment qu’il est bien dans ses baskets, c’est le principal. Il aime s’habiller de manière décontractée et simple. Donc, en dehors des cours, vous ne le verrez jamais habillé comme un jeune BCBG mais plutôt en t-shirt, jeans et une belle paire de converse. Sa grand-mère se désole de le voir se vêtir ainsi quand il vient la voir. Il ne suit qu’une mode : la sienne ! Il s’habille parfois convenablement mais, en dehors des fêtes officielles et des réceptions que faisaient souvent sa grand-mère quand il passe du temps chez elle, Henri aime s’habiller en toute simplicité.

« 23 Juillet 2017


Cher journal

JE VAIS LA TUER! JE TE JURE QUE JE VAIS LA TUER ! Qui ça ? Mon abrutie de grand-mère ! Mais quelle idée de me fiancer sans me demander mon avis ! Ben, ça, elle ne me l’avait pas encore faite ! Bon, je raconte tout depuis le début.

Je passe une partie de mon été chez ma grand-mère maternelle et en général, je rentre à la maison deux jours après mon anniversaire. Je peux te dire que mon dix-septième anniversaire va rester gravé dans ma mémoire et peut-être même dans les mémoires de tous. Comme elle a l’habitude de le faire, grand-mère invite tout le gratin de la haute-société sorcière française. Apparemment, la Belgique, elle s’en tamponne depuis pas mal d’année, y compris de ma famille paternelle. Elle les oublie toujours, y compris mes amis. Heureusement, cette année, j’avais réussi à la convaincre, même à la supplier d’inviter mes amis Lucas et Emmeline, prétextant que mon anniversaire ne serait pas parfait s’ils n’étaient pas là. Grand-mère adore que tout soit parfait ! Du coup, cette année, j’ai enfin pu fêter mon anniversaire en compagnie de mes meilleurs amis, ma famille … et les amis de ma grand-mère dont je m’en serais bien passé ! Mais bon, j’avais quand même pu avoir une partie de ce que je voulais. Pour ce qui était de mes grands-parents paternels, c’est pas grave, on va quand même fêter mon anniversaire avec eux. Je le fais toujours deux fois chaque année. C’est déjà bien qu’Emmeline ait pu venir. Oui, Emmeline est ma meilleure amie et ma cousine paternelle.
J’ai à peine soufflé mes bougies que ma grand-mère, dans sa façon de parler qui est toujours très théâtrale, monopolise toute l’attention sur elle et annonce fièrement mes fiançailles avec Aliénor de Bourbon. Je te dis pas, cher nouveau journal, à quel point j’ai eu l’impression que le ciel me tombait sur la tête. Elle avait osé faire ça dans mon dos et en plus, dans le dos de mes parents parce qu’elle savait qu’ils auraient refusé. J’avais huit ans et pour bien se faire voir, elle avait, sur un coup de stratégie, décidé de me fiancer à la fille que je déteste le plus : Aliénor ! Je ne la supporte pas depuis que je la connais. Toujours à me donner des ordres, à me prendre mes affaires sans me demander ma permission et surtout, à jouer les filles populaires et les fashionistas !
Lucas m’avait demandé si j’allais bien car apparemment, j’étais plus pâle que d’habitude (tu m’étonnes !). J’ai pas répondu et je me suis barré jusqu’au fond du jardin (qui est très long) et arrivé au bout, j’ai hurlé comme un malade ! Je pouvais bien me le permettre, les voisins habitent loin. J’ai ensuite passé mes nerfs sur un arbre et d’ailleurs, je me suis fait mal.

Ça, c’était l’info du jour ! Mais comme tu es tout nouveau, faut que je te raconte toute ma life ! Après tout, tu es fait pour ça mon petit journal.

Je me présente, je m’appelle Henri … ça me fait toujours rire quand je commence par ce début de chanson de Daniel Balavoine.  Bref. Je m’appelle donc Henri Nicolas Caudron. Henri, c’est le prénom de mon arrière-grand-père paternel et Nicolas, celui de mon défunt grand-père maternel. Je suis né en Belgique, dans le Borinage. La famille de ma mère est … bon, je vais pas te mentir, elle est très riche. Surtout depuis que grand-mère s’était remariée mais je n’étais pas encore né à ce moment-là. Mon frère aîné, par contre, si. Lui, il avait euh quoi … deux ans je crois. Je suis né trois ans après. A part devoir côtoyer le monde de la haute société l’espace de la moitié de l’été et certaines vacances scolaires, j’ai eu une vie normale. Bon, je fais parti d’une famille de sorcier, des deux côtés. Parfois, je me demande comment ma mère ait pu réussir à ne pas se faire renier par ma grand-mère car elle est très portée sur les « on dit » et les « hey regardez comme je suis plus riche et plus populaire que vous ! » ! Ah ! Ça crie ! C’est le deuxième guerre mondiale ! C’est méchant mais tu l’as cherché grand-mère !
D’ailleurs, elle a toujours reproché à ma mère de nous avoir élevé comme des moldus mon frère et moi mais elle se tait quand maman lui rappelle qu’on a toujours fait preuve de bonnes manières.  Même si je suis né en Belgique, j’ai été admis à Beauxbâtons, comme mon frère avant moi. Sauf que j’ai pas été dans le même pavillon que lui et j’ai gagné le gros lot. Il était dégouté quand je lui ai parlé de la boîte de nuit dans le grenier et le passage secret pour éviter l’arche. Bon, la boîte de nuit, je n’étais au courant qu’il y a deux ans mais le passage secret, oh merveille invention ! Que te dire de plus ? Mon ami Lucas, je l’ai rencontré en attendant de passer le test du sondeur. On a fini dans la même maison.
Pour en revenir à mes parents, papa est médicomage (l’équivalent sorcier du médecin) et maman travaille au ministère de la magie belge. Ma famille paternelle a toujours eu un mode simple et c’est ce que mes parents ont voulu nous donner un foyer avec de vrais valeurs, pas comme celles dont prône ma grand-mère et son cher mari. Papa aime dire que c’est sa simplicité qui a séduit maman. Je veux bien le croire !
Maintenant, je ne sais pas comment ça va être d’ici la rentrée scolaire. Je serai à ma sixième année. Oui, je devrai être en septième année comme le veut le système scolaire français mais le système belge a décidé que je devais faire ma sixième année à l’âge de onze ans. Du coup, comme des tas d’autres compatriotes venus étudier en France, j’ai une année de retard par rapport à ceux de mon âge. Mais ça me plait d’être le plus vieux de la classe à la rentrée. »

- Hey, mon petit écrivain ! C’est l’heure de dormir ! répliquaElizabeth à l’entrée de la chambre du jeune homme.
- T’as engueulé ! Je vous ai entendues !
- On a … discuté ! Mais on en reparlera demain ! Il est tard ! Ce n’est pas parce que tu es à présent majeur dans le monde des sorciers qu’il faut commencer à prendre de mauvaises habitudes !

Henri salua sa mère et se coucha. Il resta cependant dégoûtée rien qu’à l’idée qu’il ne pouvait pas mener sa vie amoureuse comme il le voulait. Mais il était loin vaincu. Il aura le dernier mot et ce n’était pas sa grand-mère qui allait diriger sa vie. Il était le seul maître de son propre destin !